Afin d’y voir plus clair dans ce modèle, explorons maintenant chacun des circuits. Je vais m'appuyer sur l'excellent livre de Laurent Huguelit (Les Huit Circuits de Conscience, MamaEditions, 2014) et sur ses graphiques...
Les quatre premiers circuits sont liés à la vie matérielle. On parle de « circuits terrestres ». Ces circuits sont reliés à la réalité ordinaire, c’est-à-dire au monde matériel soumis à la temporalité et à l’entropie, monde dans lequel nous vivons. Les quatre circuits suivants sont dits spirituels ; on parle alors de « circuits supraterrestres » rattachés à la réalité non ordinaire, non assujettie aux lois du temps et de la matière. C’est le monde qu’aiment explorer les chamanes et il n’y a pas qu’eux d’ailleurs !
Voyons succinctement et de manière simplifiée les 4 premiers CC dits terrestres :
Le premier circuit, appelé par certains, « circuit racine », est rattaché à la survie physique de l’être humain : boire, manger, respirer, dormir constituent des actions fournissant de l’énergie au corps pour maintenir un équilibre propice à la vie. Ce circuit est donc fondamentalement rattaché au corps, au bien-être et au sentiment de sécurité. Il va s’en dire que si ce circuit n’est pas épanoui, il est difficile de se réaliser. Comment un arbre mal enraciné pourrait-il se développer pour se rapprocher du ciel ? Comment se réaliser spirituellement quand les besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits ?
Le second circuit, dit « circuit politico-territorial », est lié à la conscience émotionnelle et pose la question du sujet dans son environnement. L’être humain est amené à trouver sa place dans son environnement, à s’y déplacer et s’y positionner. La tâche est ici de maintenir son intégrité physique et psychologique dans sa relation avec les autres. Ce circuit fait appel au corps en tant que moyen d’exploration de l’univers physique et pose inévitablement la question de la concurrence, des conflits et des luttes de pouvoir. Les cinq sens doivent être développés harmonieusement pour appréhender au mieux ce qui entoure le sujet et les émotions témoignent du caractère agréable ou désagréable de ce qui est vu, vécu et entrepris. L’homme doit apprendre à (re)connaître ses émotions, à les ressentir en fonction des contextes pour en devenir maître et s’épanouir.
Le troisième circuit, dit « circuit intellectuel », regroupe tout ce qui touche à l’intellectuel, à la cognition, au savoir, à la pensée symbolique. Ce circuit est le siège de la « conscience conceptuelle » qui vise à comprendre au mieux le monde pour s’y adapter. C’est aussi l’espace de la science, de la littérature, de la transmission du savoir, de l’éducation scolaire, tout ce qui vise au développement de la pensée en particulier rationnelle.
Enfin, le quatrième circuit terrestre, le « circuit socio-sexuel », relie l’être humain au groupe, à la société, à la culture (règles, valeurs, morale, etc.). L’homme doit participer à la collectivité, affiner sa «conscience culturelle », y trouver sa place sans être aliéné par la société.
Entre les circuits terrestres et les circuits spirituels se trouve le « Grand Saut » selon Laurent Huguelit. Il s’agit d’une phase de transition, d’une période où le système de croyances quant à l’essence de la réalité est ébranlé. La personne se trouve du coup dans un état de flottement et tiraillée entre l’envie sécurisante de revenir et se maintenir dans les 4 premiers circuits et celle de décoller dans de nouvelles réalités où tout est presque possible.
Le cinquième circuit, dit « circuit corporel », renvoie au plaisir du corps, la sexualité à but non procréatif, le massage, la relaxation et à l’énergétique telle qu’elle est appréhendée par exemple dans la médecine traditionnelle chinoise ou les pratiques de yoga. Celui qui s’aventure dans l’exploration de ce circuit en vient à prendre conscience de l’aspect énergétique du corps (« conscience énergétique ») et à sentir que tout est énergie.
Le sixième circuit est dit psychique car il renvoie à tout ce qui relève de l’extraordinaire et de l’anomal psychique, c’est-à-dire tout ce qui ne peut être compris par nos paradigmes scientifiques actuels. Il est lié au CC2, à savoir l’exploration du monde, mais au sein de la réalité non ordinaire. C’est la réalité que le chamane aime explorer à la rencontre des esprits (voyage chamanique). Ces mondes invisibles sont accessibles à ceux qui, de part leur pratique du 6ème CC, ont appris à voir et à s’y rendre.
L’avant dernier circuit, le circuit mystico-religieux, est du domaine du spirituel. L’individu est invité à appréhender les grandes lois universelles pour les comprendre et vivre davantage en harmonie avec l’univers. Cette appréhension passe par un lâcher-prise propice à une plus grande réceptivité à ces forces universelles, la « conscience universelle ». Aiguiser sa sagesse, pratiquer de la méditation, se recueillir, prier, sont autant de moyens pour se relier au circuit mystico-religieux.
Ce circuit est lié au CC3 dans le sens où la recherche de la connaissance se porte non pas sur ce qui relève du terrestre mais du supraterrestre. C’est-à-dire que l’intellect et la pensée conceptuelle (CC3) sont une première étape dans la compréhension des grandes lois de l’univers au travers de l’étude des grands textes sacrés par exemple ou ceux des sages mais cette première appréhension doit se poursuivre par un travail dans la réalité non ordinaire en se connectant réellement à ces grandes lois, soit directement, soit à l’aide par exemple des êtres qui vivent dans ces autres réalités, en particulier dans le monde d’en haut.
Enfin, le dernier circuit constitue selon Laurent Huguelit, le « centre de contrôle cybernétique » de l’être en ce sens que par son intermédiaire, l’être humain a la possibilité d’être le créateur de sa réalité personnelle (« circuit créateur »). Ce circuit créateur s’appuie sur la force de l’intention et la loi de l’attraction. Par la force de l’intention et la loi de l’attraction, il nous est possible d’agir et de créer et d’être au fond les réels auteurs de nos vies mais toujours en respectant les grandes lois qui régissent l’univers.