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Brainspotting therapy (BSP)

 

La thérapie brainspotting (BSP) est une approche psychothérapeutique découverte par Grand en 2003  issue en partie de l’EMDR. Ce modèle pose l’hypothèse que le champ visuel peut être utilisé afin d’activer le système de traitement adaptatif de l’information. Plus précisément, il s’agit de localiser dans le champ visuel du consultant des positions oculaires stratégiques appelés « brainspots » supposés être en corrélation avec l’activation neurologique et le vécu interne. Le « brainspot » est en quelque sorte une réponse neurophysiologique à l’activation ciblée associée à une position oculaire spécifique. Selon Grand, il s’agit d’une activité cérébrale sous corticale en réponse à une attention soutenue et à une position oculaire spécifique.

Afin de déterminer ces « brainspots », le praticien guide le patient vers une activation émotionnelle et somatique liée au problème à traiter, en particulier un souvenir traumatique. Le sujet est alors amené à focaliser son attention sur son vécu intérieur afin de ressentir au mieux sa souffrance. Il est recommandé, tout comme en EMDR, d’évaluer l’intensité de la celle-ci via une échelle subjective (SUD) de 0 à 10 et de déterminer la localisation de l’activation corporelle la plus intense.

 

Le praticien effectue à l’aide de ses doigts ou d’une baguette un lent balayage dans le champ visuel sur une ligne horizontale. Le patient est invité à suivre avec ses yeux sans bouger son visage les doigts ou l’extrémité de la baguette tout en focalisant son attention sur son activation. On remarque alors à un endroit spécifique (« brainspot ») un reflexe oculaire (sursaut oculaire, figement, clignement, etc.) et/ou une réaction corporelle (tic facial, froncement des sourcils, reniflement, déglutition, hochement de la tête, mouvements spontané d’une partie du corps, etc.) témoignant d’une augmentation de l’activation. Il est possible aussi de s’aider des dires du patient afin de déterminer au mieux l’emplacement dans le champ visuel.

 

Ensuite, tout comme en EMDR, il est proposé au patient de fixer continuellement son attention visuelle sur la cible (doigts ou extrémité de la baguette) tout en étant attentif à ce qui émerge en soi. Une attention particulière est demandée aux sensations corporelles qui tendent à amplifier le processus introspectif. Les processus associatifs sont poursuivis dans l’idéal jusqu’à un SUD égal à 0 lorsque le sujet focalise son attention sur le souvenir cible de départ.

 

Selon Grand, ce qui fait la spécificité du BSP, et que l’on retrouve d’ailleurs en EMDR et d’autres psychothérapies, est de demander au patient d’être attentif à ce qui se produit en soi. Il propose de nommer cette attitude « pleine conscience focalisée » (« focused mindfulness »). Analogue à la pratique méditative, le sujet focalise son attention continuellement, évitant de la sorte toute attitude de fuite. Il s’agit d’une confrontation à soi-même, une confrontation à ce qui est le plus souvent évité, la souffrance et son origine.

 

L’auteur du BSP a progressivement élaboré diverses variantes qu’il n’est pas utile ici de détailler. Ces diverses procédures visent à élargir à tout le champ visuel (autre qu’horizontal) la recherche de brainspots (« Inside Window BSP », « Outside window BSP », « Gazespotting », « Z-Axis BSP ») ou à utiliser comme point de départ une zone de confort afin d’accentuer les ressources psychiques (« Ressource BSP »). Il est enfin possible de ne travailler qu’avec un œil (« One Eye BSP), constatant qu’il existe un œil propice au confort et l’autre à l’activation traumatique.

 

Je vous invite à visionner cette vidéo avec David Grand, enregistrée en avril 2015, lors de sa venue à Paris : D. Grand et la brainspottiong therapy

 

 

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